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Le Cahier Bleu
30 avril 2019

Le ministre du glyphosate

Quelque chose s’est sans conteste brisé entre l’opinion française et les pesticides (le terme "produits phytosanitaires", doux euphémisme, est de moins en moins usité dans les médias). Quelque chose de renforcé par l’étude de l’Inra démontrant, cet été, qu’ils sont moins efficaces contre les ravageurs, champignons et mauvaises herbes que l’agriculture bio. Renforcé aussi par les promesses de l’actuel gouvernement d’interdire le glyphosate - promesse, certes, qui n’est accompagnée d’aucun calendrier, mais promesse quand même. Renforcé, enfin, par la démission fracassante de Nicolas Hulot, et par le récent "Appel des Coquelicots", ce mouvement populaire qui réclame d'abolir l’usage de tous les pesticides, sans exception. Il ne faut pas faire de procès d’intention à M. Guillaume. Spinoza. Et un ministre n’est certes jamais définitivement enfermé dans un destin - fût-il tracé par les lobbies. Mais le passif est là. Le successeur de Stéphane Travert a voté contre l’interdiction du glyphosate lorsqu’il était sénateur. C’est un membre de cette vieille maison coupée des réalités qu’est le Sénat, un représentant du monde agricole qui fait donc ce qu’il croit que le monde agricole attend de lui. Pas de surprise en vue, donc. Il a encore disserté pendant des heures lundi soir à Evry-Courcouronnes (Essonne). Après le monde rural, Emmanuel Macron a répondu aux doléances des maires et associations de banlieue auxquels il a annoncé un « grand plan » pour aider les petites associations. Plusieurs dizaines d’intervenants se sont succédé pour protester contre la suppression des contrats aidés, les fusions forcées de communes, les fermetures de classes, les ghettos urbains ou encore le manque persistant de logements et de médecins. Pour son cinquième débat depuis le 15 janvier, le chef de l’Etat a tenu une séance de questions-réponses de plusieurs heures avec 300 maires, responsables associatifs et citoyens engagés dans une salle municipale. Avant le débat, Emmanuel Macron avait effectué une visite surprise à l’association Génération II, qui se consacre à l’insertion des jeunes, rendant hommage au travail des associations dans les quartiers difficiles. Les maires d’Ile-de-France ont réclamé le maintien des services publics, certains regrettant l’enterrement du plan Borloo pour les banlieues. « On est dans une situation très exceptionnelle et je pense qu’à l’intérieur de Renault comme à l’extérieur personne n’aurait compris le vote inverse. » estime la ministre. Pour elle, la présomption d’innocence ne se pose pas dans ce cas-là car « il y a une obligation d’être en poste » pour toucher ces rémunérations. « Carlos Ghosn n’est plus en poste, donc il ne peut pas remplir les conditions. Carlos Ghosn touchera malgré tout une retraite chapeau de plusieurs centaines de milliers d’euros chaque année. Pour la ministre du Travail, il s’agit là d’un « système en voie d’extinction dans les entreprises et j’y suis plutôt favorable. Il faut arrêter d’avoir des systèmes de retraite exceptionnels pour les dirigeants ». « C’est un avis personnel », précise toutefois Muriel Pénicaud. La ministre du Travail s’est félicitée de la baisse du nombre de chômeurs, qui représentaient au dernier trimestre 2018 8,8% de la population active, selon des chiffres dévoilés ce jeudi par l’Insee. « Cela fait dix ans que l’on n’était pas arrivé à avoir un taux de chômage inférieur à 9% », avance Muriel Pénicaud, « donc c’est une très bonne nouvelle ! La parenthèse de la société civile se referme au ministère de la Culture. A la place de Françoise Nyssen, s’installe un pur politique en la personne de Franck Riester, sorte d’antithèse de l’ancienne éditrice. ] la lecture d’une lettre sur l’état de la France». Avec lui, les maladresses de communication et les difficultés à tenir les rapports de force au sein de l’exécutif devraient être moins nombreuses au ministère. Riester a fait son trou en politique à l’UMP, puis à LR, au moment où Nicolas Sarkozy occupait l’Elysée. A l’origine proche de Jean-François Copé, l’un des barons de la droite en Seine-et-Marne, l’homme a pris ses distances avec le parti dirigé désormais par Laurent Wauquiez, dont il a été exclu. A l’Assemblée nationale, il était jusqu’à présent inscrit au sein du groupe UDI-Agir, ces «constructifs» venus du centre et de la droite et prêts à soutenir Emmanuel Macron. Riester n’a jamais approuvé la stratégie de «droitisation» de LR. Il questionne notamment la doctrine avancée pour justifier l'intervention française. « Réponse habile, mais elle ne correspond pas, bien évidemment, à nos attentes. La vraie question, quand même, qui est posée derrière - vous l’avez compris -, c’était de connaître les vraies intentions de l’intervention de la France, nous explique Jean-Michel Clément. Youssouf Hamid, le porte parole de l'UFR, dénonce lui plutôt « une ingérence ». Ce mercredi, Jean-Yves Le Drian doit être entendu par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Youssouf Hamid espère que les parlementaires français vont jouer leur rôle. « Le fait de dire que le gouvernement tchadien a fait une demande d’intervention ne suffit pas ! Sur quelles bases elle est intervenue ? Et nous, on veut que le peuple français sache ce qui se passe ailleurs, en dehors de la France, ce que les militaires français faisaient à l’extérieur du pays. Est-ce que c’est des forces de maintien de la paix, des forces qui aident ici et là, ou bien, des forces d’ingérence dans les problèmes internes d’un pays bombardé ? Donc il faut aller vers l’aspect juridique. Nous, ce qu’on attend des parlementaires français, c’est qu’ils revoient ces accords dits de coopération. Et puis, voir dans quelle mesure stopper toutes ces ingérences militaires. Ce qu’on leur demande c’est ça !

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