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Le Cahier Bleu
24 juillet 2020

La capacité des avions de combat

En février 2011, à l’issue d’un feuilleton qui aura connu maints rebondissements en près de huit ans, le Pentagone choisissait le KC-46 « Pegasus » de Boeing aux dépens du KC-45 [ou A330 MRTT] d’Airbus, alors associé à Northrop-Grumman, pour remplacer les avions-ravitailleurs KC-135 de l’US Air Force.

Pour remporter ce marché, consistant à livrer 179 appareils, Boeing avait « cassé les prix ». Seulement, le KC-46 « Pegasus » n’existait alors que sur le papier… Et les 18 premiers appareils auraient dû être livrés avant la fin de l’année 2017. Or, l’US Air Force les attend toujours…

En effet, la mise au point de ce nouvel avion-ravitailleur, basé sur le B-767, a connu - et connaît encore - de nombreux retards, vol baptême L39 Reims lesquels ont contraint Boeing à mettre la main au portefeuille à plusieurs reprises pour financer les surcoûts induits. Et les essais de certification ne sont toujours pas terminés… Sans doute le seront-ils en 2019. Du moins, c’est qu’espére l’US Air Force.

En attendant, Lockheed-Martin et Airbus semblent vouloir profiter des déboires de Boeing. Ce 4 décembre, les deux industriels ont en effet annoncé la signature d’un protocole d’accord afin « de travailler conjointement à des solutions dans le domaine du ravitaillement en vol. »

Les deux groupes « souhaitent fournir des services afin de remédier aux déficits capacitaires identifiés et de satisfaire aux exigences des ravitailleurs de nouvelle génération, capables d’opérer dans les environnements complexes des futurs théâtres d’opérations », ont expliqué Airbus et Lockheed-Martin, via un communiqué commun.

« La coopération des deux entreprises, basée sur l’A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport) d’Airbus, doit permettre d’adresser un large éventail d’opportunités allant de besoins court terme en matière de ravitaillement en vol, par exemple sous forme d’une offre de services payants, à la conceptualisation du ravitailleur du futur », ont précisé les deux industriels.

« Nos clients ont impérativement besoin de capacités de ravitaillement en vol fiables et modernisées afin de préserver leur capacité de projection et leur avantage stratégique », a fait valoir Marillyn Hewson, la Pdg de Lockheed-Martin. « En associant la force d’innovation et l’expertise d’Airbus et de Lockheed Martin, nous serons bien placés pour fournir à l’US Air Force et à ses alliés dans le monde entier les solutions de ravitaillement modernes requises pour relever les défis sécuritaires du 21e siècle », a-t-elle ajouté.

Le patron « sortant » d’Airbus, Tom Enders, n’a pas dit autre chose, en « taclant », au passage, le rival Boeing. « L’US Air Force mérite la meilleure technologie et la plus haute performance en matière de ravitaillement en vol, et c’est précisément ce que la formidable équipe industrielle regroupant Lockheed Martin et Airbus entend offrir », a-t-il dit.

De son côté, le directeur de la division « Military Aircraft » d’Airbus Defence and Space, Fernando Alonso, a souligné que l’A330 MRTT « a été adopté par douze pays à travers le monde » [dont l’armée de l’Air, ndlr]. « Largement éprouvées dans des opérations réelles, ses performances ont été saluées à maintes reprises par les grandes forces aériennes », a-t-il mis en avant.

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